À propos

Le Taï Ji Quan (souvent écrit et prononcé Taï Chi Chuan) est un art martial interne chinois. Par interne on entend un art qui se concentre sur ce qui se produit à l’intérieur du corps, en particulier sur les manifestations de la circulation de l’énergie vitale appelée « chi ».

La pratique du Taï Ji Quan consiste à exécuter un enchaînement de mouvements empruntés aux arts martiaux sur un rythme très ralenti. La lenteur va permettre un contrôle optimal dans les mouvements. L’exécution de chaque mouvement est accompagnée d’une intention qui mobilise l’esprit et qui guide le corps. Parallèlement l’esprit est attentif à toutes les sensations perçues dans les mouvements.

Les gestes exécutés réalisent une mobilisation de toutes les articulations du corps, des étirements de tous les muscles et des chaînes musculaires en respectant la physiologie. Ils permettent une décontraction de tous les muscles, tout en travaillant l’équilibre. Tous les déplacements sont effectués avec un minimum d’effort musculaire pour rendre les mouvements le plus fluide possible.

Cet art martial ne comporte aucune compétition ni évaluation. Chaque pratiquant pratique pour lui, à son rythme, la seule évaluation ne pouvant se faire que par lui-même en fonction des bienfaits qu’il en retire.

La pratique de cet art martial ne nécessite pas d’équipement particulier. Il suffit de porter des vêtements amples laissant la personne libre de ses mouvements. Elle peut se faire les pieds nus ou avec des chaussons de danse ; on évitera les chaussures à semelles trop épaisses ou trop lourdes qui empêchent une bonne perception du sol. Les exercices peuvent être pratiqués en plein air quelle que soit la température (on évitera les temps de pluie et les orages), ou en salle, l’idéal étant une salle de danse avec un plancher chaleureux.

Les bienfaits de cette pratique sont multiples :

- Sur les articulations : elle permet de bouger les articulations ensembles sur toutes leurs amplitudes dans des mouvements qui respectent leur physiologie. Par son action décontracturante sur les muscles elle permet de diminuer les contraintes mécaniques appliquées sur les surfaces articulaires, les tendons et les ligaments. Elle permet ainsi d’améliorer la longévité des structures articulaires et péri-articulaires.

- Sur les muscles elle exerce des étirements et demande une décontraction maximale qui optimise la perception et le contrôle. Elle permet une détente des muscles volontaires ou superficiels et permet un travail sur les muscles profonds responsables de la posture. De cette façon elle permet une correction des positions articulaires vicieuses et un rééquilibrage de la statique posturale.

- Sur la respiration, elle ralentit le rythme, elle travaille la respiration profonde et la synchronise avec les mouvements du corps. Elle augmente la course du diaphragme et détend les muscles abdominaux. La respiration devient abdominale moins consommatrice en énergie, plus efficace. Elle permet une ventilation de tout le poumon.

- Sur l’équilibre elle améliore les appuis et les postures en travaillant la proprioception. Les mouvements réalisent des transferts d’appui à vitesse très ralentie ainsi que des appuis unipodaux prolongés en synchronisation avec le reste du corps. Ils nécessitent un ajustement précis des postures. La détente des muscles superficiels et le travail des muscles profonds redonnent de la précision aux articulations et améliorent le contrôle de celles-ci.

- Sur la circulation en relâchant les muscles profonds puis en stimulant cette même musculature elle permet une irrigation des tissus obstrués par les contractures musculaires, et favorise la circulation lymphatique et le retour veineux.

- Sur le système nerveux, elle sollicite les nerfs moteurs et les nerfs sensitifs et améliore les boucles de commande. Les mouvements lents guidés par une intention vive, sont à chaque instants vérifiés et corrigés par les boucles motrices. Ils sont réajustés en conformité avec l’intention. Ces processus font travailler toute la chaine d’exécution du geste, depuis sa conception dans le cortex frontal jusqu’à sa réalisation par les muscles. Par la répétition des mouvements elle crée aussi des automatismes qui améliorent la posture et l’équilibre

- Sur le psychisme, elle mobilise l’esprit, ralentit le flux des pensées parasites et évacue les tensions pour mieux se concentrer sur le corps. Elle diminue le stress et recrée le lien entre le corps et l’esprit.

Tous ces atouts en ont fait une discipline très répandue en Chine où l’on connaît l’implication de ses habitants dans la prévention en matière de santé.